9 May 2010

Word du jour: Home / House

J'ai récemment visionné le film « News from home / News from house » (2006) d'Amos Gitaï. Ce film, entre autre, explore cette notion de maison et de foyer au sein des terres israéliennes/palestiniennes. Tandis qu'il a difficilement retenu mon attention - tout est très étiré, long et lent - je trouve le thème abordé dans le film très intéressant. Cette idée de maison qui subit un va-et-vient de gens, de changement de paysage et d’atmosphère tandis qu’elle, la maison, reste là, immobile, observatrice, silencieuse... Une maison qui avec le temps a loger Palestiniens et Israéliens, ne faisant pas de différence. Une image symbolique.

Cette notion de « home/house » m'inspire, je dirais même qu'elle me travaille. C’est une question qui est souvent problématique dans les recherches que je fais au sein des communautés ou « bulles » internationales. What is home ? Where is home ? Ces gens, et surtout les enfants, toujours en transit d’un pays à l’autre, perdant touts repères, toutes racines. Souvent, ces enfants n’aiment pas la question d’où viens-tu ? tu habites où ? Car même s’ils vivent physiquement dans un logement situé à un lieu spécifique, cela ne fait pas de cet endroit leur maison. Les réponses que j’ai eu témoigné c’est que Home est où travaille les parents. Une réponse chargée de signification, qui, délivrée avec une nonchalance et un détachement émotionnel, cache une tristesse. Les réponses sont souvent très brèves, factuelles, sans entrer dans les détails car cela peut devenir compliqué. Les sentiments que l’on attribue à un chez soi sont très personnel. Mais bien souvent en commençant par l’enfance, on donne une très grande importance à ce lieu qui représente un cocon de sécurité et de familiarité, autant rassurant que vital pour un enfant.

...My first home...

Je n’oublierais jamais my first home: un petit appartement, dans un immeuble qui a l’air de rien avec un bout d’herbe et un bac a sable dehors. Un quartier tranquil, banal, avec les sympathies et conflits entre voisins que l’on peut rencontrer un peu partout. Une grosse concierge Portugaise bien curieuse. La Suissesse un peu réservée et mariée à l’Italien de Sicile qui parfois était là et parfois, pendant des longs mois, ne l’était plus. Les Kosovars du Rez – logé par la Croix-Rouge – très sympathique mais assez bordélique et turbulent. Les bons Vaudois d’en face qui faisaient office d’une sorte de maman de jour afin de dépanner les parents à plein temps. Les Français d’en bas avec leur gros chat gris… Bref, vraiment la vie d’immeuble, où tout le monde vivait son train-train quotidien.
Même que le temps passe, je retourne à tout moment à cet immeuble d’enfance, allant jusqu’à la porte à gauche du deuxième étage qui était l’entrée de mon cocon de sécurité jusqu’à l’âge de sept ans. Il y a eu un flic pendant un temps qui a repris, un mec un peu carré et farouche. Maintenant c’est la famille Tronchet, pas très sociables mais polis. Et devant cette porte qui était la mienne, je replonge dans un passé bien lointain mais réconfortant.
Je vois à travers la porte la façon dont la lumière du jour illuminait l’appartement, l’arrangement des meubles, le touché du tapis beige, l’odeur de la salle de bain trop sombre avec sont carrelages bruns, la chambre de mes parents, ma chambre avec une magnifique armoire peinte à la main courtoisie de mon grand-papa Suisse. Cette image qui reste gravée dans ma mémoire me fait sourire. Mais chaque fois, devant cette porte, je n’entre jamais. Non. Je me retourne et je vais en face, toujours chez la même voisine après 25 ans. Comme quoi, pas tout change...

3 May 2010

Les potes

Toute les semaines, je passe devant se mur avec ces drôles de personnages. Ils sont assez discrets, mais je ne les ignore jamais. Avec le temps, j'ai en faite développée une certaine affection pour eux. De la folie? Peut-être. Mais maintenant cela devient quelque chose de rassurant. Souvent en transit de droite à gauche, il m'est rassuré que chaque fois en rentrant, je les passe et ils sont .
Je me vois partir dans un univers semblable à celui d'Amélie Poulain ces personnages s'animent. Je vois cette bande de potes heureux, faisant dieux-sait quelles réflexions sur le monde qui leur défile sous les yeux. Se sentant des fois restreints et figés sur le même décor. Je me laisse prendre dans cette brève rêverie et je les vois papoter, le gros me faisant un clin d'œil afin de me faire comprendre qu'ils savent que je les vois... pas comme beaucoup de gens qui les passent sans même les remarqués.
Je continue mon chemin, mais ce passage momentané m'apporte un sourire...