23 April 2010

Quand l'Etat est une affaire de famille

Deuxième jour de Conférence au GIJC 2010. Mon émerveillement perdure. Les histoires et anecdotes s'enchaînent. Le nombres de gens que j'ai vu à la télé aussi...

Ce panel a présenté la situation de trois États différents, dont la structure politique semble ressembler à un portrait de famille. Theophilus Abbah du Nigeria, Ahmes Benchemsi du Maroc et le journaliste Ougandais, Frank Nyakairu, ont présenté le fonctionnement politique de leurs pays respectifs. Conclusion de tous: la liberté de la presse est en péril.

Au Maroc, la liberté de la presse existe; c'est même certainement l'une des plus étendue comparée aux autres pays arabes/musulmans. Pour autant, les choses changent. Auparavant, les journalistes pouvaient écrire plus ou moins librement sur le régime autocratique sans trop craindre d’éventuelles conséquences. Par contre, il y a trois sujets que les journalistes ne peuvent pas traiter: Dieu, la patrie et le roi. Si l’on aborde ces sujets dans la presse, il faut craindre certaines conséquences comme des menaces, des procès et même la prison. Benchemsi le sait. Il a été poursuivit en justice, et a même passé quelques nuits en prison. Son crime: d’avoir appelé le roi Marocain un « être humain », au lieu d’un individu « sacré ». Au fur et à mesure que le roi devient plus sûr de lui et de sa position, il rend le travail des journalistes plus difficile. Ceux-ci doivent faire face à de plus en plus de procès, et beaucoup de journaux se voient fermer. Tandis que Benchemsi voit la situation se détériorer, il exprime une inquiétude certaine pour le futur.

Le Nigéria est censé être un pays démocratique. Les histoires d’Abbah disent pourtant le contraire: le gouvernement reste un système clos. Abbah parvient à enquêter pourtant en travaillant avec les politiciens et les membres du cabinet, en s’associant aux proches du gouvernement et de travailler avec les agences anti-corruption. Il ajoute qu’il ne faut pas sous-estimer le rôle des dames de la haute société car souvent, elles peuvent être une source d’information très intéressante.

En Ouganda, c’est clair: tout est affaire de famille. Tous ceux qui sont au pouvoir ont généralement un lien avec le chef; que celui-ci soit sanguin ou par alliance. Nyakairi a présenté au public une charte représentant la structure politique en Ouganda. Cependant, cette charte ressemblait avant tout à un arbre généalogique du président, Yoweri Museveni. Comme l'a dit Nyakairi, « corruption est le mot du jour ».

Ces trois journalistes ont exprimé leur inquiétude pour le futur du journalisme. La liberté de la presse est menacée, et pas seulement au Maroc, au Nigéria et en Ouganda. Pour les trois interlocuteurs, il est important que les journalistes travaillent ensemble et qu’il y ait plus de collaboration entre les journalistes locaux et les médias étrangers.

Article suite au panel "Quand l'État est une affaire de famille" tel que publié sur www.gijc2010.ch

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